Regardant depuis le balcon une couche de brouillard épaisse s’ approcher lentement comme une couette en plumes qui enveloppe notre taille. La vapeur d' un thé au roobois se mélange au parfum de ce matin encore imprégné dans le pull en cachemire, et à l’ odeur du gibier en croûte de poivre noir qui rôtit au four.

Un grand père et sa petite fille se promènent dans un labyrinthe en fin d’ après midi, lui avec une veste en cuire, elle avec un ruban en soie dans ses cheveux. Le chemin est en gravier et les murs dégagent un parfum de violettes et de roses tandis qu’ une balançoire lointaine oscille avec le vent comme un pendule. Ils font demi tour, guidés par la fumée de la cuisine annonçant l' heure du dîner. Elle croque un bout de chocolat noir jusqu' à s’y rentre.

Un piano et un cello, une suite d’ un autre temps et d’ une autre région/ A tempo, più presto, un bémol....et de retour au rythme comme si de rien n’ était/ Une acoustique cristalline, une mélodie intemporelle interprétée par des jeunes mains au toucher doux et aux yeux scintillants.

Des rayons de soleil illuminent la chambre à coucher un samedi matin. La douceur des draps blancs faits en lin contraste avec la fraîcheur du ciment et du métal qui soutiennent le loft. On sent une joie soudaine, une envie de sauter sur le lit comme on le faisait dans notre enfance. Et de manger une tarte à la lime comme petit déjeuner, encore au lit.

Être assis sur une plage près du port du village au moment de la Golden Hour, et regarder les pêcheurs qui y retournent avec des poissons et huîtres fraîches dans leur filets. Un vent chaud et humide caresse tandis que les mains deviennent collantes impregnées par le sable et le sel. On ne se presse pas pour retourner chez soi autant que le crépuscule demeure.

Explorer une forêt en pleine lune en cueillant des baies rouges qui se teignent en bleu et noir plus en y rentre. Un magnétisme persistent qui nous emmène vers le coeur dense de cette forêt, entourée d’ Interdit et d’ Excitation. C'est la fin du film… ou pas?

Une longue promenade en automne pendant l’ Été Indien à travers un champs de pommes jaunes mûres, épices et noix, en marchant sur une route de pierre volcanique satinée.

Une flèche bohémienne pointue enrobée de fleures blanches faites en plâtre de texture poudrée y reposent. La tête perce précisément un citron mur dont les goûtes tombent sur des mains feminines, artisanes, salées. On y goûte la terre, la mer et la fraîcheur sur ses doigts.

Frôler délicatement sa main sur une nape brodée de fleures sèches et feuilles d' automne, mise sur une table en bois élégamment polie, où des épices sèches se mélangent tout le long. On attrape fermement le bord de la table pour éviter que cette sensation familière s' en échappe.